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Nous avons nommé la première étape comme celle de l’abondance et de l’insouciance. Nous y sommes nourris à profusion par les mouvements et les postures que nous reproduisons. Notre attention est portée essentiellement sur la fluidité des mouvements et, facteur essentiel, sur la détente avec laquelle nous pratiquons. La détente libère les mouvements, permet une meilleure respiration, une meilleure circulation de l’énergie.
Mais si l’on écoute à l’intérieur de soi, on peut percevoir un nouveau besoin qui est celui de porter attention à comment nous réalisons les mouvements et comment l’énergie est générée et mobilisée dans le corps. C’est le propos de cette deuxième étape : prêter attention à la façon dont nous utilisons notre corps pour réaliser les mouvements.
Pour qu’il y ait énergie, il faut qu’il y ait tension. Sans tension pas d’énergie. Sans différence de potentiel pas d’électricité. Si l’arc n’est pas bandé la flèche ne part pas.
Les principes internes sont des indications permettant de créer une architecture juste de façon à créer les tensions justes et défaire les tensions qui empêchent les tensions justes de se manifester. Ils explicitent l’agencement externe et interne du corps et son activité permettant de rendre opérantes ces tensions et laissant ainsi se manifester l’énergie.
L’architecture du corps c’est d’abord ce qu’on voit : la position de la tête, des coudes, des genoux, la forme de l’axe, etc. Ce sont aussi les différents agencements internes : lien entre différentes structures internes, par exemple entre le sternum et le palais ; alignements, par exemple entre le sommet de la tête, l’aine et le centre du pied ; positionnement du poids, etc.
L’activité du corps est ce qui va permettre de générer (ou libérer) et mobiliser l’énergie dans le corps. Cette activité

s’exprime principalement en termes de détente – relâchement et tension.
Qu’entend-on par lignes de tensions justes ? Rappelons que le qi gong vise fondamentalement à rendre active dans le corps cette place de « l’Homme entre Ciel et Terre », où l’énergie de notre corps-esprit est l’expression du Souffle de vie ou, c’est une autre façon de le dire, du dialogue entre deux forces que l’on a nommées Ciel et Terre. Dans le corps physique, cela correspond à une architecture spécifique permettant une activité interne spécifique.  Les principes internes sont les marches permettant de construire cette architecture et de développer l’activité au sein de cette architecture.
Il est intéressant de noter qu’une grande partie de ces principes internes concerne le corps physique, non pas le qi. C’est en nous préoccupant de l’agencement et de l’activité de notre corps physique, « lieu » de notre incarnation, que nous sommes en mesure de libérer le qi. C’est au sein de notre corps physique que nous pouvons avoir une connaissance du vivant et de ce qui gouverne le vivant en nous. Dans la matière de notre corps.
En mettant en œuvre les principes internes, nous allons découvrir deux choses importantes : d’une part que nous utilisons notre corps de façon très différente de celle proposée par les principes internes ; d’autre part qu’il est très difficile de changer nos habitudes corporelles et que cela n’a pas vraiment de rapport avec nos capacités physiques (souplesse, force, agilité, etc.) mais beaucoup plus avec la difficulté à clairement focaliser notre attention et notre intention de façon à lâcher un certain type de contrôle et à laisser advenir d’autres possibilités dans le corps. Nous découvrons en fait le corps d’habitudes avec sa propre architecture et sa propre dynamique.
A suivre…